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Publié : 27 juillet 2007
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Les extraits

Voici les textes à partir desquels nous avons travaillé :

-La petite fille de la mer

Il était une fois une maison blanche dans les dunes, face à la mer. Elle avait une porte, sept fenêtres et une terrasse en bois peinte en vert. Autour, dans un jardin de sable, poussaient des lys blancs et une plante aux fleurs blanches, jaunes et violettes. Dans cette maison habitait un petit garçon qui passait ses journées à jouer sur la plage. C’était une plage très grande et quasiment déserte où il y avait des rochers merveilleux. (...)

A marée basse, ils apparaissaient, couverts de vase, de buccins, d’anémones de mer, de patelles, d’algues et d’oursins. Il y avait des flaques d’eau, des ruisseaux, des chemins, des grottes, des arcs, des cascades, des pierres de toutes les couleurs et de toutes les formes, petites et douces, polies par les vagues. (...)

Les crabes couraient dans tous les sens avec un air furieux et pressé. »

Extrait de « La petite fille de la mer » de Sophia de Mell Breyner (Portugal),éd de la différence, 1999

-Jacquou le croquant

« Dans les bois, les feuilles secouées par un vent humide tombaient au pied des arbres (...).

Dans les sentiers semés de feuilles mortes, des flaques d’eau pareilles à des miroirs sombres où rien ne se reflétait, clapotaient sous nos sabots.(...)

Enfin, sur le coup de onze heures, nous vîmes sur la lisière de la forêt se dresser dans le ciel noir les toits pointus du château de l’Herm, et ma mère pressa le pas en contournant le coteau pour éviter le village. »

Extrait de « Jacquou le croquant » d’Eugène Roy.

-Le petit garçon qui avait envie d’espace

« le petit garçon était déjà en haut de l’arbre, tellement il avait envie de voir enfin l’espace libre. Et il le vit.

C’était comme un immense tapis sur lequel les couleurs dessinaient des formes : des carrés, des triangles, des rectangles, des losanges, ou bien de grandes formes avec de nombreux côtés.

Toutes ces formes étaient cousues les unes aux autres, comme les pièces de la belle descente de lit que sa mère avait faite avec des morceaux d’étoffe. Il y avait des labours, des prés, des champs, des vergers, des forêts. Et ce tapis s’en allait aussi loin que l’œil pouvait voir.

Le plus grand étonnement du petit garçon fut de se rendre compte que l’œil pouvait voir si loin. Il comprenait maintenant ce qu’on voulait dire quand on disait " à perte de vue ". C’était très loin. C’était même si loin que peut-être ça n’existait pas. Car sa vue ne se perdait pas, elle s’en allait simplement jusqu’à l’endroit où le tapis de l’espace rejoignait le tapis du ciel. »

Extrait du « petit garçon qui avait envie d’espace » de Jean Giono

-Mammouth et la châtaigne

« Je suis persuadé que dans la falaise, il y a des grottes inhabitées. Hier, donc, je me promenais assez loin du campement... J’ai escalé les rocs, je suis arrivé au sommet. Le chemin continuait. Il redescendait pour finir sur une étroite plate-forme. Devine ce qu’il y avait au coin de la plate-forme ?! Une grotte avec le soleil tout doux qui passait à travers les feuilles, de la mousse sur les roches, des pervenches dans les broussailles, une entrée couverte de menu gravier. Vraiment, la grotte de nos rêves. Une certaine odeur aussi, qui flottait dans l’air et dont je n’ai pas tenu compte. De la plate-forme, on apercevait la vallée, le marécage, le ruisseau, les montagnes au fond. On voyait des choses ! Les arbres de la falaise n’étant pas très hauts, nous aurions une vue agréable pour longtemps. L’intérieur était vaste mais pas trop. Déjà j’imaginais l’installation. Maman allait être drôlement contente ! Là, nous mettrons les peaux de bêtes et les os pour les aiguilles. Ici ce sera le feu, les jours où il pleuvra. Les pierres et les bâtons à feu bien alignés, les lampes à graisse avec. Une petite réserve de bois sec, toujours en provision de la pluie... Un tronc d’arbre pour s’asseoir, un tas de feuilles sèches pour dormir... »

Extrait du « Mammouth et la châtaigne », Jean-Côme Noguès, Nathan, 1996